Le portrait de studio connait un regain de succès, et en conséquence une certaine pérennité, au près de nombreux artistes contemporains.
Ces artistes, parfois africains, s'inspirent des fameux portraits de studios créés, entre autres, dans les studios d'Afrique de l'Ouest par de célèbres prédécesseurs et modèles qui, depuis le début des années 1980, ont conquis les lieux d'exposition
(et les marchés de l'art) en Occident.
Les artistes - le plus souvent des photographes dans une forme de dialogue avec leurs modèles - soit adoptent fidèlement les codes des anciens studios photographiques (poses, costumes, décors,
accessoires, lumières, espace), ou bien ils les réactualisent, ou en
soulignent encore la dimension esthétique. Soit ils critiquent, détournent,
renversent, parodient ou tournent en dérision les conventions de représentation
des identités telles qu'elles se construisaient dans les mêmes studios
ou bien bien dans ceux qui, à l'époque coloniale, produisaient des
cartes postales, cartes où des "scènes et types" établissaient des identités figées et
exotiques.
Toutefois,
quelle que soit l'intention des artistes, on remarque qu'ils reviennent
très souvent à un questionnement des identités, et à l'exploration
aussi bien des
codes formels et sémantiques que
des qualités plastiques propres aux studios (jeux entre la forme et le
fond, variété des décors, spécificité des sièges et des accessoires,
etc.), au travers d'un voyage dans l'histoire et dans l'imaginaire que ces studios évoquent.